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Immagine: NASA

Famine en Suisse après une éruption volcanique en 1815 – que signifierait une telle catastrophe aujourd'hui?

Si une importante éruption devait à nouveau se produire aujourd'hui, il faudrait à nouveau s'attendre à des perturbations climatiques. Pourtant, il ne surviendrait pas forcément une "année sans été". Il se pourrait également qu'une canicule se produise en Europe. C'est du moins ce qu'ont montré des analyses des situations météorologiques pour les années 1815-1817. Alors que certaines régions comme l'Europe ou l'Amérique du Nord-Est ont subi un refroidissement significatif, d'autres ont montré des températures anormalement élevées (p.ex. à l'est de l'Europe).

Cratère du Tambora: les derniers 1500 mètres furent littéralement explosés (NASA).
Immagine: NASA Earth Observatory

Une conférence scientifique sur le thème de l'éruption volcanique du Tambora (Indonésie, 1815) et de ses conséquences globales a eu lieu en avril 2015 à Berne. Lors d'une manifestation publique, le professeur Chr. Pfister a relaté les événements qui se sont produits. L'explosion a eu une puissance correspondant à 170'000 bombes d'Hiroshima. Les cendres furent propulsées à plus de 30 km d'altitude dans l'atmosphère. Plus de 90'000 vies humaines ont été perdues sur le champ dans les environs du volcan. Bien d'autres furent victimes des conséquences globales de cette éruption. Sans les moyens de communication d'aujourd'hui, il a fallu des semaines pour que la nouvelles se répande jusqu'en Europe. Les couchers de soleil furent plus colorés qu'à l'habitude, mais personne ne se doutait qu'il s'agissait de signes avant-coureurs d'un été pourri.

L'été 1816 fut en Suisse 2.5°C plus frais que la moyenne – seule la France a connu des anomalies encore plus grandes en Europe. Il a également beaucoup plus plu qu'à l'accoutumée. Entre mai et juillet (environ 90 jours), plus de 50 jours de pluie ont été enregistrés. Les raisins furent cueillis début novembre – ils n'étaient pas encore mûrs (!). La grande famine au nord-est de la Suisse a conduit à des scènes dramatiques: en effet, les hommes furent contraints à se nourrir d'herbe. Dans les hivers 1815-1816 et 1816-1817, beaucoup de neige s'accumula dans les Alpes. Durant l'été 1816, la limite de la neige a été rarement au-dessus de 2000 m. Lorsque ces masses de neige fondirent au printemps 1817, de grandes inondations eurent lieu.

Dans certaines régions de Suisse, cela conduisit à la dernière grande famine. La région du nord-est de la Suisse, très peuplée, fut particulièrement touchée. Puisqu'elle était grandement dépendante de l'industrie du textile et que la demande d'Allemagne, également touchée par un manque de nourriture, baissa fortement. Malgré le contrat de 1815 concernant l'échange de de denrées alimentaires entre les cantons, celui-ci fut très limité. Genève avait assez de réserves et fut largement épargné par la famine. Le Valais lui-aussi, grâce à sa forme d'organisation de l'agriculture et aux quantités de précipitations moindres dû à sa position géographique au centre des Alpes. Cela montre à quel point la vulnérabilité d'une société est liée à différents facteurs tels que la santé, la préparation, l'organisation de la société, etc.

Lors de la conférence sur le Tambora à Berne, différents nouveaux résultats de recherche furent présentés. Des carottes de glace ont permis d'avoir un meilleur aperçu des éruptions volcaniques passées. Des reconstructions météorologiques ont montré les liens entre les aérosols dans l'atmosphère et le temps en Europe. Daniel Krämer et Gillen D'Arcy Wood ont présenté leurs nouveaux livres traitant des conséquences globales de l'éruption du Tambora. La conférence a aussi montré, qu'il demeure encore de nombres lacunes. Il manque par exemple des analyses des conséquences pour l'hémisphère sud et le rôle d'éruptions répétées est encore incertain.

Ce que signifierait un tel événement pour la Suisse et l'Europe est également incertain. Une discussion a été conduite lors de la manifestation publique avec le professeur em. Chr. Pfister (histoire de l'environnement et du climat, Université de Berne), Prof. J. Fuhrer (agriculture, Agroscope), Martha Bächler (encouragement économique, Obwalden, conduite des mesures d'urgence lors des inondations à Engelberg en 2005) et Dr. S. Brem (Office fédéral de la protection de la population (OFPP)). Ce qui est sûr, c'est que les éruptions volcaniques ne font pas partie des scénarios d'urgence de la Confédération. Car les conséquences directes seraient très locales. De grandes régions devraient alors être évacuées. Des tremblements de terre peuvent être annonciateurs d'éruptions volcaniques, mais il n'est pas possible de prévoir le moment et la puissance d'une telle éruption. Elles peuvent alors survenir par surprise et conduire à une évacuation chaotique. Dans une grande ville telle que Naples, au pieds du Vésuve, les conséquences seraient dramatiques. Pompéi en a fait l'expérience le 24 août 79.

Les cendres dans l'atmosphère conduiraient à de fortes perturbations du trafic aérien et donc du tourisme. Dèjà l'éruption modeste de l'Eyjafjallajökull en 2010 (Islande) a conduit à d'importantes perturbations en Europe et des cendres se sont déposées jusqu'en Suisse (p.ex. sur le glacier d'Aletsch).

Il est aussi très probable qu'une éruption de l'ampleur du Tambora influencerait le climat. Mais il ne faudrait alors pas forcément s'attendre à une nouvelle "année sans été". Il se pourrait également qu'une canicule se produise en Europe, ou que l'été suivant soit tout à fait normal. C'est du moins ce qu'ont montré des analyses des situations météorologiques pour les années 1815-1817. Alors que certaines régions comme l'Europe ou l'Amérique du Nord-Est ont subi un refroidissement significatif, d'autres ont montré des températures anormalement élevées (p.ex. à l'est de l'Europe). Les prévisions météorologiques saisonnières pourraient apporter des indices pour se préparer. Les régions qui seraient les plus touchées (plus frais / chaud ou plus humide / sec) devront compter avec des récoltes perdues. Mais étant donné que les conséquences climatiques ne toucheront pas toutes les régions en même temps et tout au plus pendant quelques années, les pénuries devraient pouvoir être compensées par les réserves obligatoires (Suisse: plusieurs mois de carburants, sucre, maïs, céréales, café, huile, etc.) et les échanges de marchandises.

  • Cratère du Tambora: les derniers 1500 mètres furent littéralement explosés (NASA).
  • La faim fut telle que même les humains mangèrent de l'herbe (Toggenburger Museum).
  • Les anomalies de température en Europe durant l'été 1816. Les régions violettes et bleues furent les plus froides, en rouge les plus chaudes.
  • Les prix hebdomadaires des céréales sur les marchés de Genève et de Rorschach 1815–1818. Le premier prix de 1816 correspond à l'indice de 100.
  • Malnutrition en 1817. Les régions en blanc sont très vulnérables, celles en gris foncé faiblement.
  • Malnutrition en 1818. Les régions en blanc sont très vulnérables, celles en gris foncé faiblement.
  • Cratère du Tambora: les derniers 1500 mètres furent littéralement explosés (NASA).Immagine: NASA Earth Observatory1/6
  • La faim fut telle que même les humains mangèrent de l'herbe (Toggenburger Museum).2/6
  • Les anomalies de température en Europe durant l'été 1816. Les régions violettes et bleues furent les plus froides, en rouge les plus chaudes.Immagine: Luterbacher, J./ Dietrich, D. / Xoplaki, E./ Grosjean, M./ Wanner, H.3/6
  • Les prix hebdomadaires des céréales sur les marchés de Genève et de Rorschach 1815–1818. Le premier prix de 1816 correspond à l'indice de 100.Immagine: Krämer, Daniel: «Menschen grasten nun mit Vieh» Basel. 2015. S. 3034/6
  • Malnutrition en 1817. Les régions en blanc sont très vulnérables, celles en gris foncé faiblement.Immagine: Krämer, Daniel: Chronos, Zürich 2012. S. 113–131, hier S. 126.5/6
  • Malnutrition en 1818. Les régions en blanc sont très vulnérables, celles en gris foncé faiblement.Immagine: Krämer, Daniel: Chronos, Zürich 2012. S. 113–131, hier S. 127.6/6

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